Créé en 1974, le Festival de la BD d’Angoulême est l’une des manifestations bédéphiles les plus importantes au monde ! Cet événement ne désemplit pas et attire énormément de passionnés tant les éditeurs se disputent encore et toujours les plus grands scénaristes ou illustrateurs. Il faut dire qu’il y en a pour tous les goûts : romans graphiques, mangas, BD jeunesse, science-fiction, polars, aventure, biographies, ou encore reportages et documentaires. L’offre est de plus en plus diversifiée ! Et la bonne nouvelle ? La bande dessinée conquiert un lectorat de plus en plus féminin. Les aficionados accourent surtout pour obtenir une dédicace sur une énième BD qu’ils ont peut-être déjà chez eux, qui sait (oui oui c’est du vécu), ils ne se souviennent pas mais peu importe, ils ne manqueraient pour rien au monde une signature accompagnée pour les plus chanceux (et rapides) d’un dessin inédit !
Chaque année, à l’occasion de ce Festival, le grand prix de la ville d’Angoulême est remis à un artiste pour son œuvre (Emmanuel Guibert, en 2020, qui est l’illustrateur entre autres de la série Sardine de l’espace, publié aux éditions Dargaud) et le Fauve d’Or récompense un album paru l’année précédente (cette année, c’est Révolution, T.1 : Liberté de F. Grouazel et de Y. Locard, chez Actes Sud).
Le Festival, c’est aussi des expositions, des événements, des rencontres… J’ai eu le plaisir de découvrir l’exposition dédiée au travail de Catherine Meurisse, illustratrice et dessinatrice de presse ayant fait ses débuts chez Charlie Hebdo, autrice prodige de romans graphiques truffés d’humour que l’on n’est pas prêt d’oublier (Les grands espaces, aux éditions Dargaud).
J’ai eu la chance de travailler pour un éditeur historique, fondé en 1936 : Dargaud. À l’époque, c’est d’ailleurs Georges Dargaud qui lance l’édition française du journal Tintin, après avoir rencontré Raymond Leblanc, fondateur des éditions du Lombard. C’est le début d’une grande aventure ! Dans les années soixante, Dargaud rachète l’hebdomadaire Pilote et se lance confiant dans la production d’albums. La bande dessinée est à son heure de gloire avec Astérix, Achille Talon, Iznogoud, Valérian, Enki Bilal, Gotlib, Claire Bretécher… Dans les années quatre-vingt, George Dargaud ouvre une antenne de sa maison à New York lui offrant une envergure internationale. Suite à la reprise de la société Ellipse Animation dans les années 2000, Dargaud s’impose aujourd’hui comme un leader européen de la BD et du dessin animé.
« C’est dans l’air du temps, observe Gisèle de Haan, éditrice chez Dargaud. Cela permet de toucher un nouveau public : des littéraires qui cherchent une approche nouvelle, mais aussi des lecteurs de BD qui viennent, par ce biais, à l’art et la littérature. »
Ce fut simplement passionnant de plonger à corps perdu dans cet immense catalogue, riche de milliers d’ouvrages dans tous les domaines. J’aimerais parler ici d’une série en 2 tomes que j’ai particulièrement apprécié : La peau de l’ours.
Zidrou, scénariste confirmé, nous embarque pour une histoire fantasque : un vieil homme demande à Amadeo de lui lire quotidiennement son horoscope. Le vieillard finira par ôter ses lunettes noires, révélant de lourds secrets englués dans la mafia italienne des années trente. Le tome 2, paru cette année, soit 8 ans après le tome 1, nous replonge dans les mains d’un chef mafieux tyrannique auquel Andrea devra faire face, après la mort de ses parents. Les illustrations d’Oriol participent à l’atmosphère froide et cynique de ce récit amoral. À ne pas glisser entre toutes les mains !
La série Blake et Mortimer fait toujours, quant à elle, le bonheur des grands... et des petits !
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